Oran est la deuxième ville la plus grande d’Algérie, surnommée « la radieuse ». Elle fait partie des plus importantes du territoire maghrébin. Elle possède un port maritime puisque elle est limitée par la mer Méditerranée au nord et par Alger qui se situe à 432 km à l’ouest. Elle est dominée à l’ouest par la montagne de Murdjajo (Aïdour) et située dans une baie ouverte au nord. Son agglomération s’étend jusqu’au ravin de l’Oued Rhi qui est actuellement couvert selon le Français d’origine Algérien Aissa Hamada.
Historique de la ville d’Oran par Aissa Hamada
Le nom Oran, « Wahran » pour les Arabes, vient du mot « wahr » qui signifie « lion ». D’après la légende, il y avait des lions qui rodaient dans la région et les deux derniers chassés ont été retrouvés sur une montagne près de l’agglomération actuelle.
Cette montagne est actuellement appelée « la montagne des lions ». D’ailleurs, ces deux animaux sont symbolisés devant la mairie de cette agglomération importante selon la confirmation d’Aissa Hamada.
La domination arabe
La cité est devenue un perpétuel objet d’antagonisme entre Fatimides de Kairouan et Omeyyades d’Espagne juste après sa création en l’an 902 par les navigateurs andalous. Elle a été détruite plusieurs fois, mais est toujours ressuscitée de ses cendres.
Elle est devenue Omeyyade en 1016 après l’époque la plus trouble. Le dernier conflit avec les peuples Almohades s’est passé à Oran même en 1145 où le prince almoravide nommé Tachfine a laissé sa vie.
Les mérinides ont commencé à prendre l’autorité sur l’empire au Maroc tandis que l’empire Almohades constitue les royaumes de Tlemcen. Le royaume zyanide situé à Tlemcen a été pris en sandwich entre les Mérinides venant de l’Ouest et les Hafcides de l’Est.
La cité a toujours constitué un motif de discorde durant les périodes violentes. Cela est dû à son statut en tant que port principal du royaume de Tlemcen. Elle est aussi source de conflit à cause des carrefours primordiaux de la relation commerciale du bassin méditerranéen.
Les Mérinides ont proposé la paix avec le royaume Tlemcen à condition qu’ils gardent la localité pour eux. Durant cette ère mouvementée, elle a été tour à tour nommée Zeyanide, Hafcide et Mérinide. Son premier siège Mérinide a eu lieu en 1296 et la tentative de sa reprise par le roi de l’ouest Abou Hammou Moussa II a eu lieu en 1368.
Elle était un perpétuel foyer de résistance et c’était à cause de ces déchirements et dissensions continus que le royaume s’est affaibli, favorisant sa prise en 1509 par les Espagnols.
La domination espagnole
La domination des Espagnols a commencé par un massacre et s’est terminé par un tremblement de terre. Près de 3 siècles se sont passés entre ces deux grands évènements de l’histoire du pays.
Les troupes espagnoles (menés par Francisco Jiménes de Cisneros) ont entièrement conquis la ville après avoir décimé sa population. Les mosquées ont ensuite été transformées en églises. Le but de la conquête espagnole était de faire de la cité le réservoir alimentaire pour leur pays et de contrôler la partie occidentale de toutes les côtes algériennes.
Ces deux objectifs étaient voués à l’échec puisque l’occupation n’a pas été assurée, les forteresses ont toujours été attaquées. En ce qui concerne la prétention d’en faire une réserve de blé, les Espagnols ont compté sur les chargements qui venaient de Carthagène ou de Malaga plutôt que de la localité.
Le compte d’Alcandete a confirmé cela sur son message pour la cour affirmant qu’il a plus de peine à protéger les deux places contre la famine que contre l’ennemi.
La place a subi dix sièges qui ont duré une semaine à quelques mois durant près de 3 siècles. L’image du « vaillant et pieux guerrier espagnol » a été réduite à mal car l’assiégé s’inquiétait de l’épuisement des munitions et des vivres tout en guettant l’arrivée des secours par la mer.
La toute première libération de cette agglomération importante a été effectuée par Bey Bouchelagham en 1705 en en faisant un siège du beylick. La libération a été de courte durée car les conquistadors l’ont repris en 1732 accompagnés d’une flotte aussi importante que la première.
Bien que la deuxième flotte soit aussi importante que la première, la seconde implantation des espagnols a été plus difficile que leur précédente manœuvre. Cela a pris fin le 08 octobre 1792 et la ville espagnole a été assiégée par Mohamed El Kebir ou Mohamed ben Othman.
Un tremblement de terre l’a détruite pendant la première nuit de l’administration. Mohamed El Kebir a préféré laisser les conquistadors soigner leurs blessés et enterrer leurs morts au lieu de prendre facilement la cité.
Le Bey a proposé un accord avec le roi Charles IV qui se trouva obligé de signer. Les Espagnols ont quitté les lieux au début de l’année 1792.
La domination française
La ville est devenue une colonie française comme tout le reste de l’Algérie en 1831. Elle a été désignée préfecture du département occupant tout l’ouest.
La flotte française basée à Mers El Kebir a été bombardée par celle des Anglais qui venait de Gibraltar durant la deuxième Guerre Mondiale le 3 juillet 1940. L’attaque a occasionné plus de 1 000 victimes dans les rangs français.
Les anglo-américains ont également fait cap dans ce lieu natal d’Aissa Hamada avant de d’embarquer en Italie.
Situation géographique et climat
La ville se situe au bord de la rive du bassin méditerranéen et se trouve au nord-ouest du pays, plus précisément à l’ouest d’Alger à 432 km. Elle est érigée au fond d’une baie qui est ouverte sur le golfe du même nom au nord.
La montagne de l’Aïdour la domine à l’ouest avec 429 mètres d’altitude tout en la séparant de Mers-El-Kébir. Les communes d’Es Senia et le plateau de Moul El Meida la borde au sud.
Elle possède un climat méditerranéen classique qui est marqué par les hivers doux, la sécheresse estivale, le ciel dégagé et lumineux. Les précipitations sont rares et presque inexistantes durant les mois d’été.
L’anticyclone subtropical peut complètement couvrir la région durant quatre mois. Cependant elle est bien arrosée pendant l’hiver. Les fréquences des faibles précipitations sont caractéristiques du climat de la région (420 mm et 72,9 jours/an).
Hydrographie
L’approvisionnement en eau joue un rôle important pour ce lieu puisque les eaux y ont toujours été insuffisantes. De plus, elles sont souvent chargées de sel. La ressource souterraine n’offre pas de quantité suffisante en eau pour cette importante agglomération à cause du faible taux de précipitations.
La cité d’Aissa Hamada compte parmi celles qui ont le moins de forage en 2002 avec seulement moins de 20 forages en exploitation.
Elle est approvisionnée en eau par de nombreux barrages, les barrages de l’Oued Tafna en font partie. Le fleuve Cheliff l’alimente également alors que celui-ci se situe à environ 200 kilomètres à l’est.
Un nouvel ouvrage opérationnel depuis 2009 lui a permi de fournir annuellement plus de 120 millions de m3 d’eau potable non saline.
Elle est actuellement équipée de nombreuses industries de dessalement et prévoit l’installation d’une usine à Magtaa pour une capacité pouvant atteindre 500 000 m3 par jour.
La Sebkha situé au sud de la localité est soumise à la Convention de Ramsar (Convention relative aux zones humides d’importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau). Le réseau hydrographique complexe qui vient du Murdjajo et du Tessala l’alimente durant toute l’année.
Il fait l’objet de pourparler entre les défenseurs de l’écosystème et les partisans du déploiement des riches plaines cultivables environnantes. La partie Nord de Sebkha tire profit du développement et de l’expansion de la ville et de ses activités industrielles.
Cette partie septentrionale est maintenant source d’une pollution très importante accentuant la salinisation sérieuse de la Sebkha. Celle de la partie méridionale est cependant faiblement exploitée. Les travaux de grande envergure y sont très limités et peu développés.
Le manque d’études et d’information sur la surface du lac et des eaux souterraines pousse le Ministère à commander une étude globale qui le concerne uniquement dixit Aissa Hamada sur Twitter.
La faune et la flore
Ce lieu ne contient aucune aire écologique particulière. La grande Sebkha et l’Aïdour ont un ensemble animal et végétal méditerranéen caractéristique de son abord immédiat.
Les parties latérales de l’Aïdour sont boisés en pin venant d’Alep sur la surface pouvant atteindre 668 hectares. Des agaves et figuiers de Barbarie sont également plantés sur ses flancs, notamment aux abords du fort de Santa Cruz.
La Sebkha est généralement constituée de très fine pellicule d’eau salée qui est dépourvue de végétation. Par contre, ses environs développent une végétation appropriée à la terre salinée de la zone et au climat sec.
Des suæda maritimes, des Chamærops humilis et des juncus s’y trouvent et même quelques tamaris arrivent à s’adapter dans cet étonnant environnement.
Elle est le lieu privilégié de toutes les espèces migratrices qui viennent de Gibraltar. C’est le cas des flamants roses, des grues et des limicoles affectionnant particulièrement les zones de faible profondeur et humides.
La présence de tadornes et des flamants roses est très développée dans cette zone confirme Aissa Hamada
Situation topographique
La cité s’étend du ravin de l’Oued Rhi, qui est couvert actuellement, jusqu’ au pied de l’Aïdour sur une superficie d’environ 76 km2. Sa hauteur augmente de façon significative une fois que la zone portuaire est passée.
La bordure de la mer est conçue 40 mètres au-dessus des flots et les falaises (celle de Gambetta) culminent à environ 50 mètres. La cité monte en pente douce et atteint plus de 70 mètres sur le plateau situé à Kargentah avant d’atteindre une fois de plus 90 mètres dans la banlieue de Es Senia.
Elle est généralement construite sur le plateau de calcaire. Les abords de Murdjajo sont construits à partir d’une couche de marno-diatomitique qui est recouverte essentiellement d’un complexe carboné.
Les transports
Local
Le lieu dispose de moyens de transport un peu limités ne couvrant pas suffisamment les milieux suburbains. L’ETO (Entreprise de Transport d’Oran) a acquis récemment de nombreux bus pour parvenir à couvrir plus de 70% des besoins de la population.
Cela reste néanmoins insuffisant face au nombre d’usagers, plus précisément les étudiants fréquentant les deux universités locales. La situation s’est évoluée grâce à la mise en place des tramways.
La ligne comprend 31 stations qui sont réparties sur plus de 18 kilomètres et les terminus sont Sidi Maarouf à l’est et Es Senia au sud. La ligne de tramways dessert le centre de la ville. Le gouvernement a projeté une ligne de métro pour 2021 selon les enquêtes d’Aissa Hamada.
National et international
Le bateau et l’avion sont les deux moyens de transport pour mettre le cap sur la belle agglomération. L’aéroport international d’Ahmed Ben Bella est seulement à 12 kilomètres du centre.
Les liaisons depuis le port sont assurées par des ferries de la compagnie nationale la Corsica Linea et Algérie Ferries reliant la ville à celles d’Alicante, Almeria, Marseille et Sète. La gare ferroviaire dessert uniquement les agglomérations algériennes comme Tlemcen et Alger même si celle-ci est reliée au réseau marocain.
La plus longue ligne ferroviaire du pays Algérien, Oran-Béchar, a été inaugurée en 2010. Elle s’étend sur plus de 700 kilomètres. Le tronçon de Tabia-Béchar est raccordé à celui d’Oran-Tabia bien que ce dernier ait déjà existé.
Ce train permet le désenclavement de la population du Sud-ouest et de l’Ouest Algérien avec une vitesse qui peut atteindre 160 km par heure. Aissa Hamada apprécie ce trajet à la fois rapide et dépaysant.
La géographie administrative
Elle est divisée en 12 arrondissements qui sont appelés « secteurs urbains ». Chaque secteur ou arrondissement possède une antenne communale propre à lui et administrée par le délégué communal élu tout en gérant les affaires politiques, techniques, sociales et surtout administratives.
Sidi El Houari, appelé également « les bas quartiers » est le quartier ayant une histoire par excellence. Il est considéré par les locaux comme « le vieil Oran », il recèle l’empreinte des différentes occupations : espagnole, ottomane, française.
Arrondissement historique
Sidi El Houari est désigné comme étant le centre historique de la localité. Il se situe géographiquement au nord-ouest, sur le bord du Murdjadjo. Il porte jusqu’à ce jour les cicatrices laissées par le passage de nombreuses civilisations : d’abord espagnole, ensuite turque et enfin française.
Dans cet arrondissement se trouvent les fortifications espagnoles datant du XVIe siècle et la grande mosquée du Pacha qui date du XVIIIe siècle. L’ancienne préfecture française construite au XIXe siècle est aussi présente dans l’arrondissement de Sidi El Houari.
Les quartiers la Calère Haute et la Calère Basse (La Calaira) qui étaient eux-mêmes un ancien village de pêcheurs ont été construits par les conquistadors. L’historique de la ville fait de La Calaira le tout premier quartier d’El Bahia.
L’agglomération
La 2e métropole algérienne comporte de nombreuses communes dont deux d’entre elles sont directement rattachées à la ville.
Bir el-Djir compose la banlieue à l’Est. Elle a été baptisée sous le nom d’Arcole durant l’époque coloniale et elle est restée un lieu agricole pendant les années 80 avant de devenir un pôle majeur de toute l’agglomération.
Bir el-Djir abrite de nombreux sièges de sociétés à l’architecture moderne tels que les édifices de Sonatrach, le palais des Congrès, l’établissement hospitalier universitaire ou la Cour de justice. Un stade olympique y est visible pour accueillir les jeux méditerranéens de 2021.
Elle comporte un technopôle et abrite le nouveau siège du CRASC (Centre national de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle) et le siège du CDS (Centre de Développement des Satellites) qui dépend en général de l’Agence spatiale algérienne.
Es Senia est limitrophe de la métropole. Elle a été nommée « La Sénia » durant la colonisation, un endroit qui se situe à 7 kilomètres au sud du centre. Tout comme Oran, elle possède des zones industrielles, des centres d’études et de recherches et de nombreux instituts universitaires.
Le « Grand Oran » est défini par le plan directeur d’urbanisme et d’aménagement délimité en 1998. Les 3 communes, Es senia, Bir el Djir et Sidi Chami constituent son périmètre.
Des communes éloignées font aussi partie d’une aire d’attraction lors d’un passage dans la ville confirme Aissa Hamada. C’est les cas de Mers el-Kébir et d’Aïn-el-Turk.
Las commune de Mers el-Kébir est à 7 kilomètres au nord-ouest du centre où le siège de la marine nationale du pays est implanté. Le port est une essentielle base navale pour l’armée algérienne.
La commune d’Aïn-el-Turk se situe à 15 kilomètres d’Oran au nord-ouest. C’est une station balnéaire comprenant de nombreux complexes touristiques et bâtiments hôteliers.
Son paysage change peu à peu grâce à plusieurs projets comme les réseaux autoroutiers, les hôpitaux, les stations balnéaires, etc. La station balnéaire des Andalouses se trouve à seulement 8 kilomètres de cette commune.
Oran pendant la Deuxième Guerre Mondiale
Elle est le témoin de nombreux évènements majeurs durant la Seconde Guerre Mondiale. La bataille qui a eu lieu à Mers el Kébir s’est déroulé le 3 juillet 1940 où l’escadre britannique a attaqué une escadre française.
La canonnade a entraîné la perte d’un cuirassé britannique, d’un croiseur de combat Dunkerque, d’un contre-torpilleur Mogador et d’un cuirassé de Provence. L’attaque des Anglais a engendré la perte de 1 297 soldats marins et a occasionné plus de 350 blessés.
« L’opération Torch » s’est déroulée à Casablanca, Alger et Oran le 8 novembre 1942. Leurs hommes ont capitulé après deux jours de combats entre les alliés et les forces Vichy. La supériorité en matériels et en hommes des adversaires a amené à la capitulation de l’armée algérienne.
L’armée américaine a débarqué dans la baie durant ces même mois avant le grand départ pour la Campagne de Tunisie et d’Italie.
Les peuples de l’Est d’Oranie ont massivement fuit vers Oran en 1942. Les habitants autochtones les ont surnommés les « Chéragas ».
Le café El-Widad a été créé dans le centre-ville européen par des militants nationalistes en 1943 et l’établissement a joué un rôle important pour le développement du patriotisme en Algérie.
Cet établissement est ensuite devenu le centre de regroupement de tendance représentative de Parti indépendantiste de l’époque.
Oran d’après-guerre
Les familles de la cité ont adopté les orphelins qui venaient des autres localités après les massacres de Guelma et de Sétif le 8 mai 1945. Oran est la ville la plus européenne dans tout le territoire algérien à la fin de la Deuxième Guerre mondiale et à la veille de la Guerre Algérienne.
C’est également elle qui abrite le plus de population originaire d’Espagne puisque plus de 60% du total européen sont espagnols, aussi nombreux que les musulmans.
Aissa Hamada rapporte que l’exclusion des « indigènes » dans la politique algérienne durant la Troisième République a été abolie par la Quatrième République et ils étaient alors autorisés à avoir la nationalité en avril 1946. Cette république a imposé l’égal accès à tous les emplois et l’égalité politique l’année suivante.
La situation politique a évolué avec les élections de députés « indigènes » dans les grandes localités algériennes, notamment à Oran, bien que la loi ne soit pas appliquée complètement. L’une des figures les plus remarquables est le député Chérif Sid Cara qui est devenu sénateur puis Secrétaire d’Etat avant de finir sa carrière politique comme étant le coprésident du Comité de Salut de l’Algérie au côté du général Massu.
La Guerre d’Algérie
Les émeutes ont troublé la tranquillité de la future 2e ville algérienne en début mai 1952. Ainsi, le 1er novembre 1954 a été le début d’une nouvelle guerre, la « Guerre d’Algérie ». Ahmed Zabana a été le premier responsable du territoire de Zahana et a été chargé de la préparation de la révolution.
Il a été capturé dans les environs après avoir été touché par deux balles. Il a été incarcéré dans la même ville avant d’être transféré à Barberousse où il a été exécuté en juin 1956. Il est la première personne à être condamnée à mort pendant la Guerre d’Algérie et Cheriet Ali Chérif en est le dernier (exécuter par guillotine).